Guerres et montres II : revue de la Timex Expedition North Field Post Solar 36mm
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Guerres et montres II : revue de la Timex Expedition North Field Post Solar 36mm
Bonjour à tous !
Vous n’en avez pas rêvé, mais vous l’aurez quand même !
Après un premier épisode sur les montres militaires britanniques du XXème siècle, voici aujourd’hui le second épisode dans lequel je vous propose une mission de reconnaissance de l’autre côté de l’Atlantique et un rapide survol de l’horlogerie militaire américaine.
- GUERRES ET MONTRES II -
— - La Filière Américaine - —
1917 : l’entrée en guerre des Etats-Unis d’Amérique
Comme toutes les nations, c’est durant la Grande Guerre que les Américains, arrivés seulement en 1917, se rendent compte que l’usage des montres de poches n’est plus adapté aux nouvelles guerres modernes et aux guerres de tranchées.
Dans l’urgence, les mêmes solutions sont adoptées, à savoir la transformations de montres de poches en montre bracelets, soit par l’adoption d’un bracelet spécifique, soit par l’ajout de cornes directement sur les boîtiers.
une Ingersoll Midget (montre de poche pour femme fabriquée par Waterbury Watch Company) et son bracelet permettant de la porter au poignet.
un exemple de cornes soudées directement sur le boîtier
A cette époque, l’horlogerie américaine est encore forte (et montre même l'exemple à la Suisse, cf cet autre sujet) et c’est naturellement que l’armée américaine peut se fournir auprès de sociétés nationales comme Waltham Watch Company, Waterbury Watch Company ou encore Ingersoll Watch Company.
La seconde guerre mondiale : l’avènement des montres bracelets de dotation
La seconde guerre mondiale bat son plein quand, un peu aidé par les Japonais, les Américains décident de nouveau d’intervenir en force sur le champ de bataille Européen.
Entre les deux guerres, la montre bracelet, autrefois réservée aux femmes, s’est largement démocratisée chez les hommes et les armées ne sont pas en reste: chaque nation dotent ses soldats de montres bracelets répondant à de nombreux et successifs cahiers des charges.
Si le standard de la montre de dotation britannique est l’ATP (je rappelle ici que les WWW, plus connues comme les “Dirty Dozen”, n’arriveront qu’après la seconde guerre mondiale), l’armée américaine à son propre cahier des charges.
Je ne passerai pas en revue toutes les variantes, mais le modèle le plus emblématique est surement l’A11, montre de dotation des troupes qui ont servi jusqu’au débarquement et dont l’une des principale caractéristiques était de posséder un mécanisme muni d’un “stop seconde” afin de synchroniser les troupes lors des missions.
De nombreuses sociétés comme Elgin, Bulova ou encore Hamilton Watch Company (qui ne deviendra Suisse que dans les années ‘70) mettent leur savoir faire au service de l’effort de guerre américain (mais aussi d’autres pays alliés)
une A-11 de Bulova…
une autre de chez Waltham
Si vous souhaitez acquérir aujourd’hui une fidèle réédition de l’A-11, je ne saurai trop vous conseiller d’aller jeter un œil chez Praesidus qui, s’il s’agit d’une marque récente, s’est fait une spécialité de l’A-11 (bien qu’ils commencent également à se diversifier).
Je n’ai jamais (ou pas encore, au choix) acheté l’un de leurs modèles, mais cela fait longtemps que l’A-11 type 44 me fait de l’oeil tout comme j’étais à deux doigts de cliquer quand ils ont sorti une série spéciale dont le cadran était fait d’un morceau de Marston MAT récupéré sur les plages de Normandie.
Une marque à suivre, je pense, cette année où l’on fêtera les 80 ans du débarquement.
C’est également durant la seconde guerre mondiale qu’apparaissent les premières montres destinées à la plongée pour les militaires. Si les unités d’élite de plongée sous-marine Italienne sont équipées de montres Panerai, les américains ont à disposition des sortes de A-11 boostées et munies d’une double couronne vissée.
Une Hamilton “Cantine” ou “Buships” (pour United States Navy's Bureau of SHIPS)
Les conflits en Asie
Arrivé à ce stade, je me doit de faire une légère digression concernant le marketing.
On se rend compte ici que vanter un modèle qui a participé à la seconde guerre mondiale, guerre considérée comme le combat héroïque du bien contre le mal, est bien facile aujourd’hui.
Mais comment mettre en valeur un modèle qui a été porté par les GI's pendant les nombreuses années de la guerre du Vietnam, guerre particulièrement controversée et traumatisante, même à l’époque?
Vous constaterez que soit une marque choisira de mettre en avant son passé militaire (en général), forcément glorieux, et sa fructueuse contribution à la victoire de 1945 (en particulier) soit, au contraire, tout lien militaire sera complètement effacé de l’histoire du modèle ou de la marque.
Pourtant, la période qui commence dans les années ‘50 est particulièrement importante et significative dans le domaine horloger militaire.
C’est donc durant cette décennie que va débuter une succession de conflits en Asie dans lesquels les Etats-Unis seront partie prenante.
Les montres de dotation sont toujours autant d’actualité et de nombreux cahier des charges vont se succéder tels les MIL-W-3818A, MIL-W-6433A ou encore MIL-W-3818B.
Les différences techniques ne sont pas toujours évidentes au premier coup d'œil mais cela permettra à cette nouvelle génération de montres de perdurer jusqu’au début des années ‘90 et la première Guerre du Golfe.
Outre le diamètre, le changement le plus évident par rapport aux montres de la seconde guerre mondiale reste, bien sûr, le cadran avec la présence des heures notées de 1 à 12 mais aussi de 13 à 24.
Il semble que cette évolution majeure de la montre du soldat américain soit liée à la problématique du système AM/PM utilisé par les civils américain très peu habitués à la notation du système sur 24h utilisé par les militaires.
Un exemple ?
12h du matin, c’est midi, mais c’est 12h PM pour un américain, alors que minuit (soit 0h) est 12h AM auquel succède immédiatement 1h AM.
La double inscription permet donc d’éliminer toute erreur de conversion, même si, au final, cela se fait au détriment de la lisibilité du cadran, pourtant un incontournable des critères des montres de service. Question de priorité.
Les fabricants américains répondent toujours à l’appel des services de l’armée et si tout le monde aura bien sûr reconnu le fer de lance de la collection actuelle des montres Hamilton, d’autres sociétés horlogères comme Bulova, Timex ou encore Benrus sont également de la partie.
Une Bulova…
Cependant, au gré des différentes itérations et des coupes budgétaires, la qualité de ces montres n’est pas des meilleures, tant au niveau des spécificités (étanchéité) que des matériaux (certains modèles ont des boîtiers en plastique !)
… et une Timex, ici en boîtier synthétique.
Ce modèle particulier est surnommé “MacGyver” pour avoir été souvent vu au poignet de Richard Dean Anderson dans la série TV.
C’est une des raisons qui expliquent que certains soldats envoyés au Vietnam utilisaient leurs propres montres, plus qualitatives comme, par exemple, les Caribbean 1000.
D’autres montres pouvaient également répondre à des besoins spécifiques de certains corps d’armée comme les Glycines Airman que portaient de nombreux pilotes tant militaires que civils.
La cas Seiko
Comment ne pas évoquer également Seiko ?
Si la 6105-8110 a été rendue célèbre par Martin Sheen qui la porte dans “Apocalyspe Now”, il faut savoir que certains modèles de la marque peuvent quasiment être considérés comme des modèles de dotation.
En effet, avant et pendant la guerre du Vietnam, des unités spéciales comme celles du MACV-SOG avaient été envoyées derrières les lignes ennemies. Principalement pour des raisons d’approvisionnement, ces unités étaient équipées avec du matériel local ce qui s’appliquait également aux montres. C’est ainsi qu’elles furent dotées de Seiko 6119-8090 qui, bien que n’étant pas conçues pour un usage militaire, avaient des caractéristiques parfaitement adaptées pour cet usage.
Seiko 6119-8090
Seiko 6105-8110 “capitaine Willard” dans Apocalypse Now
Au final, et grâce à une évolution constante du cahier des charges, ce type de montres de dotation perdurera près de 40 ans jusqu’aux années ‘90 et l'avènement des montres digitales et par la suite connectées.
La société TIMEX
L’histoire de la marque Timex débute en 1854 lorsque la société Benedict & Burnham, fabricant de laiton de son état, cherche de nouveaux débouchés pour ses produits.
Elle crée donc la Waterbury Clock Company, société horlogère qui fabriquera des horloges avec des engrenages en laiton made in… Benedict & Burnham bien sûr.
La nouvelle société s’installe dans le Connecticut, dans la vallée du Naugatuck, “la Suisse de l’Amérique” où de nombreuses sociétés horlogères américaines sont déjà installées.
Attention, concentrez-vous, on passe à la vitesse supérieure !
Petite partie de Monopoly
En 1877 un prototype de montre de poche bon marché est réalisé, essentiellement fait de pièces en laiton.
Devant cet énorme potentiel, Benedict & Burnham fonde la Waterbury WATCH Company en 1880 qui, fort de son succès, deviendra le 1er producteur de montres au monde en 1888, essentiellement des montres bon marché.
Parallèlement, la Waterbury CLOCK Company continue toujours de fabriquer des montres et même beaucoup.
Au début du XXème siècle, La WCC fabrique des millions de montres pour la société d’horlogerie Robert H. Ingersoll & Bro. En effet, en 1896, Ingersoll a présenté la Yankee, une montre fabriquée par Waterbury et qui, vendue pour seulement 1 dollar, devient très rapidement populaire.
A l’heure de la première guerre mondiale, où le besoin de montres bracelet commence à se faire sentir, la WCC adapte sa Midget, montre de poche pour femmme fabriquée pour Ingersoll, et la transforme en montre bracelet pour les militaires.
De son côté, la WWC est en difficulté : fabriquer et vendre quasi exclusivement des produits d’entrée de gamme la conduit à la faillite en 1912.
Ingersoll reprend alors l’usine pour fabriquer dès 1914 ses propres montres.
Une Ingersoll Midget transformée en montre bracelet.
Vous suivez toujours ?
Alors accrochez-vous !
La société Robert H. Ingersoll & Bro. fait faillite en 1921.
Elle est rachetée en 1922 par la Waterbury Clock Company qui revendra la branche Ingersoll britannique en 1930 (et qui sera donc autonome pour le marché Européen) tout en conservant la branche et la marque pour les Etats-Unis.
Après la dépression de 1929, la WCC échappe à la faillite essentiellement grâce à ses montres sous licence Mickey.
La société se diversifie et lors de la seconde guerre mondiale fournit de nombreuses minuteries de précision pour l’armée américaine et en 1943 la société est renommée United States Time Corporation qui crée la marque Timex en 1950.
Tout en continuant à innover pour rester dans la course des montres bon marché (rachat de sociétés, travail sur les montres électriques), l’entreprise continue de collaborer avec l’armée américaine et, en dehors des montres bracelet, elle fournit également de nombreux éléments et pièces pour les missiles et les munitions, une activité d’armement qui sera à son apogée jusqu’à la guerre du Vietnam.
Dans les années 50, toujours dans un souci de diversification, la USTC devient le fabricant exclusif des appareils Polaroïd jusqu’aux années 70 et produira pour l’ensemble de la planète des dizaines de millions d’appareils.
La branche horlogerie n’est pas en reste et dans les années 60, 1 montre sur 3 vendue aux Etats-Unis est une Timex.
Le blues des 70’s
Les années ‘70 ne vont pas être roses pour Timex.
Le contrat de licence Disney arrive à son terme, Polaroïd arrête son partenariat, les asiatiques commencent à produire en grande quantité des montres mécaniques bon marché, le quartz débarque du Japon…
La société signe de nouveaux partenariats de sous-traitance (pour IBM, General Electric…).
Timex se lance même dans l’informatique domestique en s’associant avec Sinclair Research avant de se retirer dans les années 80 face à la concurrence des produits Commodore.
Retour aux sources
A partir des années ‘80, Timex recentre son activité sur les montres, bon marché mais de qualité, n’hésitant pas à investir massivement pour améliorer la durabilité de ses modèles ou à innover avec des technologies comme l’Indiglo la décennie suivante.
Le modèle phare de cette époque est sans conteste l’Ironman, en l’honneur du Triathlon d'Hawaï qui porte le nom de la variante la plus difficile de cette discipline.
Un des premiers modèles de Timex Ironman, quand elle s’appelait encore Triathlon, avant que Timex ne rachète le nom de l'épreuve sportive.
Ce sera la montre la plus vendue aux Etats-Unis depuis l'avènement des montres digitales et la montre de sport la plus vendue au monde durant les années ‘90.
Ses nombreuses qualités en feront l’une des montres de terrain préférées des militaires américains.
Bill Clinton lui-même était un fervent admirateur de ce modèle (avant de se mettre à la haute horlogerie), il en possédait lui-même plusieurs.
Elles figurent à son poignet sur de nombreuses photos officielles avant et pendant sa première présidence.
L’une des Timex Ironman de Bill Clinton
Aujourd’hui, le Groupe Timex est une holding néerlandaise qui possède de nombreuses sociétés horlogères, marques et licences comme Timex Group USA, Marc Ecko, Guess, Versace, Salvatore Ferragamo, Giorgio Galli Design Lab…
Les modèles sont essentiellement conçus en Allemagne et aux USA et sont produits en Asie ou en Suisse selon les marques.
Bon marché, elle sont néanmoins d’un excellent rapport qualité-prix.
De nombreux modèles issus des années ‘80 et ‘90 ont été rééditées ces dernières années et j’ai le plaisir dans posséder quelques-unes:
T-80
Q-Timex digitale…
… et analogique.
La Timex Expedition North Field Solar 36mm
La Timex Expedition North Field est une collection de montres qui, bien que son marketing fasse explicitement référence à la nature, l’aventure et au dépassement de soi, est en réalité la descendante directe des modèles post seconde guerre mondiale destinés à l’armée américaine.
Déclinées en de nombreux diamètres, coloris et mécanismes, elles présentent toutes un rapport qualité prix à toute épreuve, une totale légitimité militaire et, mis à part l’absence de “fabrication Suisse”, enfoncent sur de nombreux points leur concurrente directe du vieux continent pourtant bien plus connue.
Le boîtier
J’ai opté pour le boîtier de 36mm qui, avec sa belle ouverture de cadran, me semble la plus appropriée pour ce type de montre.
En acier de finition sablée, idéal dans cette catégorie de montres susceptible de prendre de nombreux coups, il est relativement foncé, même pour ce type de finition (et contrairement aux visuels de Timex qui le font paraître bien plus clair sur leurs photos officielles)
Les dimensions (36x45x11mm) sont idéales et l'entre-cornes de 18mm permet toutes les fantaisies niveau bracelet.
Grâce à son fond et sa couronne vissée, l’étanchéité est portée à 100m. Enfin une étanchéité digne de ce nom et pourtant souvent négligée par les plus prestigieux fabricants suisses.
Le tout est surmonté d’un verre Saphir, donc particulièrement résistant aux rayures.
Le cadran et le mécanisme
Comme il se doit, le cadran est d’un noir mat qui laisse légèrement entrevoir, sous certains angles déclairage, les connexions des cellules photovoltaïques qui y sont imbriquées.
Car oui, ceci est une montre à quartz, mais une quartz solaire.
D’une autonomie tout à fait correcte donnée pour 4 mois à pleine charge, il est muni d’un système d’alerte de batterie faible via l’aiguille des secondes.
Je n’ai aucune info sur la provenance du mouvement. Je suppose qu’il provient directement de Chine (les mécanismes solaires de chez Citizen ayant en général une plus grande autonomie) sans savoir s' il s’agit d’un mouvement propriétaire ou générique.
Mais il fait très bien son travail et la précision est au rendez-vous.
Pour protéger les cellules solaires, le cadran noir est surmonté d’une plaque transparente sur laquelle sont peints les index, également plus foncés que ne le laissent supposer les photos officielles du produit.
Les chiffres et écritures sont en gris et, du coup, sont en parfaite harmonie avec la couleur de l’acier du boîtier, donnant un léger aspect furtif au modèle, sans pour autant entacher sa lisibilité.
Il est de même pour les aiguilles dont les deux principales sont remplies de matière luminescente coquille d'œuf, couleur que l’on retrouve sur le cadran dans de petits triangles.
Si le Lume vieilli a ses détracteurs, force est de constater qu’il s’accorde bien mieux avec les couleurs en présence et que du Lume blanc aurait particulièrement détonné.
Mais les quantités appliquées étant ce qu’elles sont, la durée de luminescence reste très faible, avec tout de même un léger avantage pour les aiguilles, mieux garnies.
Le bracelet et le coffret.
Le bracelet en cuir est la bonne surprise de la montre. Étonnamment dans cette gamme de prix et bien que d’apparence épaisse et rigide, le bracelet est d’une souplesse exemplaire.
La boucle, en acier sablé tout comme le boîtier, est siglée du nom de la marque, de même que l’un des passants mobiles en cuir.
Je ne sais pas comment il vieillira, mais j’ose espérer qu’il prendra une belle patine plutôt que de se décomposer.
Conformément à l’image “nature et découvertes” de la montre, il est tanné de manière écologique. Dans la même veine, le coffret de la montre est en carton recyclé et réduit au strict minimum nécessaire.
Entre Power Flower et soldats du Vietnam, Timex a clairement choisi son camp.
Les plus:
- la taille
- l’étanchéité
- le verre saphir
- le mouvement solaire
- le bracelet
Les moins:
- en rupture de stock perpétuelle, pour en obtenir une, il faut s’inscrire à l’alerte disponibilité et foncer dès qu’il y en a quelques-unes.
Merci de m'avoir lu
Vous n’en avez pas rêvé, mais vous l’aurez quand même !
Après un premier épisode sur les montres militaires britanniques du XXème siècle, voici aujourd’hui le second épisode dans lequel je vous propose une mission de reconnaissance de l’autre côté de l’Atlantique et un rapide survol de l’horlogerie militaire américaine.
- GUERRES ET MONTRES II -
— - La Filière Américaine - —
1917 : l’entrée en guerre des Etats-Unis d’Amérique
Comme toutes les nations, c’est durant la Grande Guerre que les Américains, arrivés seulement en 1917, se rendent compte que l’usage des montres de poches n’est plus adapté aux nouvelles guerres modernes et aux guerres de tranchées.
Dans l’urgence, les mêmes solutions sont adoptées, à savoir la transformations de montres de poches en montre bracelets, soit par l’adoption d’un bracelet spécifique, soit par l’ajout de cornes directement sur les boîtiers.
une Ingersoll Midget (montre de poche pour femme fabriquée par Waterbury Watch Company) et son bracelet permettant de la porter au poignet.
un exemple de cornes soudées directement sur le boîtier
A cette époque, l’horlogerie américaine est encore forte (et montre même l'exemple à la Suisse, cf cet autre sujet) et c’est naturellement que l’armée américaine peut se fournir auprès de sociétés nationales comme Waltham Watch Company, Waterbury Watch Company ou encore Ingersoll Watch Company.
La seconde guerre mondiale : l’avènement des montres bracelets de dotation
La seconde guerre mondiale bat son plein quand, un peu aidé par les Japonais, les Américains décident de nouveau d’intervenir en force sur le champ de bataille Européen.
Entre les deux guerres, la montre bracelet, autrefois réservée aux femmes, s’est largement démocratisée chez les hommes et les armées ne sont pas en reste: chaque nation dotent ses soldats de montres bracelets répondant à de nombreux et successifs cahiers des charges.
Si le standard de la montre de dotation britannique est l’ATP (je rappelle ici que les WWW, plus connues comme les “Dirty Dozen”, n’arriveront qu’après la seconde guerre mondiale), l’armée américaine à son propre cahier des charges.
Je ne passerai pas en revue toutes les variantes, mais le modèle le plus emblématique est surement l’A11, montre de dotation des troupes qui ont servi jusqu’au débarquement et dont l’une des principale caractéristiques était de posséder un mécanisme muni d’un “stop seconde” afin de synchroniser les troupes lors des missions.
De nombreuses sociétés comme Elgin, Bulova ou encore Hamilton Watch Company (qui ne deviendra Suisse que dans les années ‘70) mettent leur savoir faire au service de l’effort de guerre américain (mais aussi d’autres pays alliés)
une A-11 de Bulova…
une autre de chez Waltham
Si vous souhaitez acquérir aujourd’hui une fidèle réédition de l’A-11, je ne saurai trop vous conseiller d’aller jeter un œil chez Praesidus qui, s’il s’agit d’une marque récente, s’est fait une spécialité de l’A-11 (bien qu’ils commencent également à se diversifier).
Je n’ai jamais (ou pas encore, au choix) acheté l’un de leurs modèles, mais cela fait longtemps que l’A-11 type 44 me fait de l’oeil tout comme j’étais à deux doigts de cliquer quand ils ont sorti une série spéciale dont le cadran était fait d’un morceau de Marston MAT récupéré sur les plages de Normandie.
Une marque à suivre, je pense, cette année où l’on fêtera les 80 ans du débarquement.
C’est également durant la seconde guerre mondiale qu’apparaissent les premières montres destinées à la plongée pour les militaires. Si les unités d’élite de plongée sous-marine Italienne sont équipées de montres Panerai, les américains ont à disposition des sortes de A-11 boostées et munies d’une double couronne vissée.
Une Hamilton “Cantine” ou “Buships” (pour United States Navy's Bureau of SHIPS)
Les conflits en Asie
Arrivé à ce stade, je me doit de faire une légère digression concernant le marketing.
On se rend compte ici que vanter un modèle qui a participé à la seconde guerre mondiale, guerre considérée comme le combat héroïque du bien contre le mal, est bien facile aujourd’hui.
Mais comment mettre en valeur un modèle qui a été porté par les GI's pendant les nombreuses années de la guerre du Vietnam, guerre particulièrement controversée et traumatisante, même à l’époque?
Vous constaterez que soit une marque choisira de mettre en avant son passé militaire (en général), forcément glorieux, et sa fructueuse contribution à la victoire de 1945 (en particulier) soit, au contraire, tout lien militaire sera complètement effacé de l’histoire du modèle ou de la marque.
Pourtant, la période qui commence dans les années ‘50 est particulièrement importante et significative dans le domaine horloger militaire.
C’est donc durant cette décennie que va débuter une succession de conflits en Asie dans lesquels les Etats-Unis seront partie prenante.
Les montres de dotation sont toujours autant d’actualité et de nombreux cahier des charges vont se succéder tels les MIL-W-3818A, MIL-W-6433A ou encore MIL-W-3818B.
Les différences techniques ne sont pas toujours évidentes au premier coup d'œil mais cela permettra à cette nouvelle génération de montres de perdurer jusqu’au début des années ‘90 et la première Guerre du Golfe.
Outre le diamètre, le changement le plus évident par rapport aux montres de la seconde guerre mondiale reste, bien sûr, le cadran avec la présence des heures notées de 1 à 12 mais aussi de 13 à 24.
Il semble que cette évolution majeure de la montre du soldat américain soit liée à la problématique du système AM/PM utilisé par les civils américain très peu habitués à la notation du système sur 24h utilisé par les militaires.
Un exemple ?
12h du matin, c’est midi, mais c’est 12h PM pour un américain, alors que minuit (soit 0h) est 12h AM auquel succède immédiatement 1h AM.
La double inscription permet donc d’éliminer toute erreur de conversion, même si, au final, cela se fait au détriment de la lisibilité du cadran, pourtant un incontournable des critères des montres de service. Question de priorité.
Les fabricants américains répondent toujours à l’appel des services de l’armée et si tout le monde aura bien sûr reconnu le fer de lance de la collection actuelle des montres Hamilton, d’autres sociétés horlogères comme Bulova, Timex ou encore Benrus sont également de la partie.
Une Bulova…
Cependant, au gré des différentes itérations et des coupes budgétaires, la qualité de ces montres n’est pas des meilleures, tant au niveau des spécificités (étanchéité) que des matériaux (certains modèles ont des boîtiers en plastique !)
… et une Timex, ici en boîtier synthétique.
Ce modèle particulier est surnommé “MacGyver” pour avoir été souvent vu au poignet de Richard Dean Anderson dans la série TV.
C’est une des raisons qui expliquent que certains soldats envoyés au Vietnam utilisaient leurs propres montres, plus qualitatives comme, par exemple, les Caribbean 1000.
D’autres montres pouvaient également répondre à des besoins spécifiques de certains corps d’armée comme les Glycines Airman que portaient de nombreux pilotes tant militaires que civils.
La cas Seiko
Comment ne pas évoquer également Seiko ?
Si la 6105-8110 a été rendue célèbre par Martin Sheen qui la porte dans “Apocalyspe Now”, il faut savoir que certains modèles de la marque peuvent quasiment être considérés comme des modèles de dotation.
En effet, avant et pendant la guerre du Vietnam, des unités spéciales comme celles du MACV-SOG avaient été envoyées derrières les lignes ennemies. Principalement pour des raisons d’approvisionnement, ces unités étaient équipées avec du matériel local ce qui s’appliquait également aux montres. C’est ainsi qu’elles furent dotées de Seiko 6119-8090 qui, bien que n’étant pas conçues pour un usage militaire, avaient des caractéristiques parfaitement adaptées pour cet usage.
Seiko 6119-8090
Seiko 6105-8110 “capitaine Willard” dans Apocalypse Now
Au final, et grâce à une évolution constante du cahier des charges, ce type de montres de dotation perdurera près de 40 ans jusqu’aux années ‘90 et l'avènement des montres digitales et par la suite connectées.
La société TIMEX
L’histoire de la marque Timex débute en 1854 lorsque la société Benedict & Burnham, fabricant de laiton de son état, cherche de nouveaux débouchés pour ses produits.
Elle crée donc la Waterbury Clock Company, société horlogère qui fabriquera des horloges avec des engrenages en laiton made in… Benedict & Burnham bien sûr.
La nouvelle société s’installe dans le Connecticut, dans la vallée du Naugatuck, “la Suisse de l’Amérique” où de nombreuses sociétés horlogères américaines sont déjà installées.
Attention, concentrez-vous, on passe à la vitesse supérieure !
Petite partie de Monopoly
En 1877 un prototype de montre de poche bon marché est réalisé, essentiellement fait de pièces en laiton.
Devant cet énorme potentiel, Benedict & Burnham fonde la Waterbury WATCH Company en 1880 qui, fort de son succès, deviendra le 1er producteur de montres au monde en 1888, essentiellement des montres bon marché.
Parallèlement, la Waterbury CLOCK Company continue toujours de fabriquer des montres et même beaucoup.
Au début du XXème siècle, La WCC fabrique des millions de montres pour la société d’horlogerie Robert H. Ingersoll & Bro. En effet, en 1896, Ingersoll a présenté la Yankee, une montre fabriquée par Waterbury et qui, vendue pour seulement 1 dollar, devient très rapidement populaire.
A l’heure de la première guerre mondiale, où le besoin de montres bracelet commence à se faire sentir, la WCC adapte sa Midget, montre de poche pour femmme fabriquée pour Ingersoll, et la transforme en montre bracelet pour les militaires.
De son côté, la WWC est en difficulté : fabriquer et vendre quasi exclusivement des produits d’entrée de gamme la conduit à la faillite en 1912.
Ingersoll reprend alors l’usine pour fabriquer dès 1914 ses propres montres.
Une Ingersoll Midget transformée en montre bracelet.
Vous suivez toujours ?
Alors accrochez-vous !
La société Robert H. Ingersoll & Bro. fait faillite en 1921.
Elle est rachetée en 1922 par la Waterbury Clock Company qui revendra la branche Ingersoll britannique en 1930 (et qui sera donc autonome pour le marché Européen) tout en conservant la branche et la marque pour les Etats-Unis.
Après la dépression de 1929, la WCC échappe à la faillite essentiellement grâce à ses montres sous licence Mickey.
La société se diversifie et lors de la seconde guerre mondiale fournit de nombreuses minuteries de précision pour l’armée américaine et en 1943 la société est renommée United States Time Corporation qui crée la marque Timex en 1950.
Tout en continuant à innover pour rester dans la course des montres bon marché (rachat de sociétés, travail sur les montres électriques), l’entreprise continue de collaborer avec l’armée américaine et, en dehors des montres bracelet, elle fournit également de nombreux éléments et pièces pour les missiles et les munitions, une activité d’armement qui sera à son apogée jusqu’à la guerre du Vietnam.
Dans les années 50, toujours dans un souci de diversification, la USTC devient le fabricant exclusif des appareils Polaroïd jusqu’aux années 70 et produira pour l’ensemble de la planète des dizaines de millions d’appareils.
La branche horlogerie n’est pas en reste et dans les années 60, 1 montre sur 3 vendue aux Etats-Unis est une Timex.
Le blues des 70’s
Les années ‘70 ne vont pas être roses pour Timex.
Le contrat de licence Disney arrive à son terme, Polaroïd arrête son partenariat, les asiatiques commencent à produire en grande quantité des montres mécaniques bon marché, le quartz débarque du Japon…
La société signe de nouveaux partenariats de sous-traitance (pour IBM, General Electric…).
Timex se lance même dans l’informatique domestique en s’associant avec Sinclair Research avant de se retirer dans les années 80 face à la concurrence des produits Commodore.
Retour aux sources
A partir des années ‘80, Timex recentre son activité sur les montres, bon marché mais de qualité, n’hésitant pas à investir massivement pour améliorer la durabilité de ses modèles ou à innover avec des technologies comme l’Indiglo la décennie suivante.
Le modèle phare de cette époque est sans conteste l’Ironman, en l’honneur du Triathlon d'Hawaï qui porte le nom de la variante la plus difficile de cette discipline.
Un des premiers modèles de Timex Ironman, quand elle s’appelait encore Triathlon, avant que Timex ne rachète le nom de l'épreuve sportive.
Ce sera la montre la plus vendue aux Etats-Unis depuis l'avènement des montres digitales et la montre de sport la plus vendue au monde durant les années ‘90.
Ses nombreuses qualités en feront l’une des montres de terrain préférées des militaires américains.
Bill Clinton lui-même était un fervent admirateur de ce modèle (avant de se mettre à la haute horlogerie), il en possédait lui-même plusieurs.
Elles figurent à son poignet sur de nombreuses photos officielles avant et pendant sa première présidence.
L’une des Timex Ironman de Bill Clinton
Aujourd’hui, le Groupe Timex est une holding néerlandaise qui possède de nombreuses sociétés horlogères, marques et licences comme Timex Group USA, Marc Ecko, Guess, Versace, Salvatore Ferragamo, Giorgio Galli Design Lab…
Les modèles sont essentiellement conçus en Allemagne et aux USA et sont produits en Asie ou en Suisse selon les marques.
Bon marché, elle sont néanmoins d’un excellent rapport qualité-prix.
De nombreux modèles issus des années ‘80 et ‘90 ont été rééditées ces dernières années et j’ai le plaisir dans posséder quelques-unes:
T-80
Q-Timex digitale…
… et analogique.
La Timex Expedition North Field Solar 36mm
La Timex Expedition North Field est une collection de montres qui, bien que son marketing fasse explicitement référence à la nature, l’aventure et au dépassement de soi, est en réalité la descendante directe des modèles post seconde guerre mondiale destinés à l’armée américaine.
Déclinées en de nombreux diamètres, coloris et mécanismes, elles présentent toutes un rapport qualité prix à toute épreuve, une totale légitimité militaire et, mis à part l’absence de “fabrication Suisse”, enfoncent sur de nombreux points leur concurrente directe du vieux continent pourtant bien plus connue.
Le boîtier
J’ai opté pour le boîtier de 36mm qui, avec sa belle ouverture de cadran, me semble la plus appropriée pour ce type de montre.
En acier de finition sablée, idéal dans cette catégorie de montres susceptible de prendre de nombreux coups, il est relativement foncé, même pour ce type de finition (et contrairement aux visuels de Timex qui le font paraître bien plus clair sur leurs photos officielles)
Les dimensions (36x45x11mm) sont idéales et l'entre-cornes de 18mm permet toutes les fantaisies niveau bracelet.
Grâce à son fond et sa couronne vissée, l’étanchéité est portée à 100m. Enfin une étanchéité digne de ce nom et pourtant souvent négligée par les plus prestigieux fabricants suisses.
Le tout est surmonté d’un verre Saphir, donc particulièrement résistant aux rayures.
Le cadran et le mécanisme
Comme il se doit, le cadran est d’un noir mat qui laisse légèrement entrevoir, sous certains angles déclairage, les connexions des cellules photovoltaïques qui y sont imbriquées.
Car oui, ceci est une montre à quartz, mais une quartz solaire.
D’une autonomie tout à fait correcte donnée pour 4 mois à pleine charge, il est muni d’un système d’alerte de batterie faible via l’aiguille des secondes.
Je n’ai aucune info sur la provenance du mouvement. Je suppose qu’il provient directement de Chine (les mécanismes solaires de chez Citizen ayant en général une plus grande autonomie) sans savoir s' il s’agit d’un mouvement propriétaire ou générique.
Mais il fait très bien son travail et la précision est au rendez-vous.
Pour protéger les cellules solaires, le cadran noir est surmonté d’une plaque transparente sur laquelle sont peints les index, également plus foncés que ne le laissent supposer les photos officielles du produit.
Les chiffres et écritures sont en gris et, du coup, sont en parfaite harmonie avec la couleur de l’acier du boîtier, donnant un léger aspect furtif au modèle, sans pour autant entacher sa lisibilité.
Il est de même pour les aiguilles dont les deux principales sont remplies de matière luminescente coquille d'œuf, couleur que l’on retrouve sur le cadran dans de petits triangles.
Si le Lume vieilli a ses détracteurs, force est de constater qu’il s’accorde bien mieux avec les couleurs en présence et que du Lume blanc aurait particulièrement détonné.
Mais les quantités appliquées étant ce qu’elles sont, la durée de luminescence reste très faible, avec tout de même un léger avantage pour les aiguilles, mieux garnies.
Le bracelet et le coffret.
Le bracelet en cuir est la bonne surprise de la montre. Étonnamment dans cette gamme de prix et bien que d’apparence épaisse et rigide, le bracelet est d’une souplesse exemplaire.
La boucle, en acier sablé tout comme le boîtier, est siglée du nom de la marque, de même que l’un des passants mobiles en cuir.
Je ne sais pas comment il vieillira, mais j’ose espérer qu’il prendra une belle patine plutôt que de se décomposer.
Conformément à l’image “nature et découvertes” de la montre, il est tanné de manière écologique. Dans la même veine, le coffret de la montre est en carton recyclé et réduit au strict minimum nécessaire.
Entre Power Flower et soldats du Vietnam, Timex a clairement choisi son camp.
Les plus:
- la taille
- l’étanchéité
- le verre saphir
- le mouvement solaire
- le bracelet
Les moins:
- en rupture de stock perpétuelle, pour en obtenir une, il faut s’inscrire à l’alerte disponibilité et foncer dès qu’il y en a quelques-unes.
Merci de m'avoir lu
LeDocteur- Pilier du Forum
- Messages : 3844
Date d'inscription : 07/08/2014
Age : 50
Pascal54, Svoboda, Klui, YanKristian, Steak, Claps35, Aubergine et YvanSPB aiment ce message
Re: Guerres et montres II : revue de la Timex Expedition North Field Post Solar 36mm
Cette Timex coche presque toute les cases de mes critères pour un mod = remplie d'huile silicone. Le seul truc qui lui manque c'est le verre bombé.
Pour ce mod, moi qui préfère les petits diamètres, j'hésiterais à monter d'une taille. Côté budget, je chercherais en occase, sans trop d'illusions sur les chances d'en voir passer…
Pour ce mod, moi qui préfère les petits diamètres, j'hésiterais à monter d'une taille. Côté budget, je chercherais en occase, sans trop d'illusions sur les chances d'en voir passer…
Steak- Membre du Parti
- Messages : 318
Date d'inscription : 12/04/2021
Age : 60
Localisation : Yaute
Re: Guerres et montres II : revue de la Timex Expedition North Field Post Solar 36mm
L'idée part de là pour le concept :
https://youtu.be/FwNFy2A7rmU
Et de là pour l'esthétique :
https://www.uboatwatch.com/?s=Capsoil&post_type=product&dgwt_wcas=1&lang=en
https://youtu.be/FwNFy2A7rmU
Et de là pour l'esthétique :
https://www.uboatwatch.com/?s=Capsoil&post_type=product&dgwt_wcas=1&lang=en
Steak- Membre du Parti
- Messages : 318
Date d'inscription : 12/04/2021
Age : 60
Localisation : Yaute
Re: Guerres et montres II : revue de la Timex Expedition North Field Post Solar 36mm
Et bel article, l'horlogerie US est un sujet intéressant et plus facile à parcourir car moins de marques qu'en Suisse. Et puis forcément s'il y a match, on pense autant USA vs CH que USA vs URSS ;•)
Steak- Membre du Parti
- Messages : 318
Date d'inscription : 12/04/2021
Age : 60
Localisation : Yaute
Re: Guerres et montres II : revue de la Timex Expedition North Field Post Solar 36mm
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Petit insta-perçu ornithorloger : https://www.instagram.com/tic_tass/
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