Vladimir "Wolf" Pruss, pionnier de l'horlogerie soviétique (2e partie)
5 participants
Page 1 sur 1
Vladimir "Wolf" Pruss, pionnier de l'horlogerie soviétique (2e partie)
En Suisse (où il se fait prénommer Wolf), Pruss améliore ses compétences d'horloger, travaillant dans des usines horlogères ainsi que dans des entreprises de fabrication d'instruments de précision. Commençant comme un simple ouvrier, il devient finalement directeur technique chez Longine où il se consacra à l'automatisation de la production. Il suit de près les tentatives de création d'une industrie horlogère dans la Russie pré-révolutionnaire (à Odessa, Kiev, Moscou) et analyse les causes des échecs.
L'atelier de Pruss à Berne
Il ouvrit en 1915, sur le Gesellschaften à Berne, un atelier où il recevait souvent Lénine, revenu de sa déportation d'Autriche-Hongrie, et qui lui a été présenté par une connaissance. Lénine, en exil alors à Berne, rendait souvent visite à la famille Pruss, encore qu'il passait le plus clair de son temps à la bibliothèque de la ville. Etudiant en droit, Lénine gagnait sa vie en conseillant ses compagnons d'exil et Pruss lui demanda conseil. La compagne de Pruss l'avait rejoint en Suisse mais dans les cantons conservateurs du nord de la Suisse, où ils travaillaient, les propriétaires ne reconnaissaient pas leur mariage civil et refusaient de leur louer un logement. Il leur a judicieusement conseillé de déménager à Genève pendant un an, où les propriétaires étaient moins bigots, puis de revenir avec une lettre de recommandation du précédent propriétaire.
Fiche de lecture de Lénine à la bibliothèque de Berne
La famille Pruss décida finalement de rester à Genève. Outre ses activités horlogères, Wolf y a appris le métier d'éducateur dans l'Institut Jean-Jacques Rousseau. Fondé en 1912 selon le principe qu'un éducateur doit être formé scientifiquement et connaître l’enfant à travers les sciences humaines qui se développaient alors. L'Institut permettait non seulement aux éducateurs de s'orienter, de se documenter, de s'entraîner à la méthode scientifique, mais aussi de collaborer à la construction de la science. C'était donc aussi un centre de recherche, un centre d'information, et un centre de propagande en faveur du renouveau éducatif.
L'Institut a occupé une place importante dans la recherche en pédagogie et en psychologie de l'enfant. Parmi ses directeurs et ses animateurs ont figuré d'autres illustres penseurs de l'éducation tels que Jean Piaget, Pierre Bovet et Adolphe Ferrière.
Edouard Claparède, fondateur de l'Institut Jean-Jacques Rousseau pour les sciences del'éducation
Pruss rêvait de rentrer en Russie dès la chute de l'autocratie, mais ils n'étaient pas possible de monter dans les fameux wagons plombés parce qu'à ce moment là, sa femme était enceinte de leur quatrième enfant, et personne ne garantissait l'assistance médicale aux passagers pendant ce voyage long et incertain.
La famille Pruss croyait remettre ce départ de quelques mois seulement, mais la guerre civile allait le différer plusieurs années, et la famille Pruss était tenté de rester en Suisse. Durant ce temps, Pruss a bombardé Lénine, avec qui il entretenait d'étroites relations, de projets pour organiser une industrie horlogère en Russie et de conseils pour importer à bon marché des produit horlogers. Mais aucun de ces projets ne va alors aboutir.
Un américain établi à Genève, le frère d'Anna Louise Strong, a collecté des fonds pour sauver et éduquer enfants sans-abri de Russie. Pruss l'a aidé et, finalement en 1926, a signé pour un retour en Russie en tant que professeur professionnel. Pruss a acheté de ses propres denbiers un équipement horloger avec lequel il a monté une école professionnelle d'horlogerie avec l'aide de l'American Industrial Workshops Charitable Project et sous la tutelle du MONO, le Département de l'éducation de Moscou. Une forte proportion de ses élèves étaient des enfants des rues, dont beaucoup de jeunes filles.
Transcription du magazine «Ogonyok» ci-dessus, 19 février 1928 : Il n'y a pas de production horlogère en URSS. Les montres de fabrication française et suisse sont très chères. Certaines entreprises coopératives achètent de vieilles montres, les "rafraîchissent" puis les revendent, également à un prix assez élevé. Nous devons créer notre propre industrie horlogère. À Moscou, ce travail a été lancé par un spécialiste de pointe de la technologie horlogère, V. O. Pruss, qui a fuit la Russie tsariste en tant que "hors-la-loi politique", et qui a 20 ans d'expérience dans les meilleures usines suisses. Le camarade Pruss enseigne la fabrication et l'assemblage de montres à des enfants sans abri dans l'atelier central du système scolaire MONO. L'équipement et les matériaux pour l'atelier ont été apporté de Suisse par le camarade Pruss.
En septembre 1929, le Commissariat du peuple a transféré l'école de Pruss du MONO au Trust des Mécaniques de Précision, le Tokhmekh, c'est à dire de l'éducation à la production puisque le Tokhmeh avait principalement en charge la production horlogère (sur base des petits ateliers collectivisés à la révolution). Pruss a alors assumé le rôle de «consultant général » auprès du directeur de 1GCHZ. Mais l'atelier de formation de Pruss, s'il a formait de jeunes techniciens horlogers, n'avait qu'une production artisanale et le grand projet de Pruss était d'établir une industrie horlogère moderne en Russie soviétique. La population civile, les transports, l'industrie et l'armée manquaient de montres et d'horloges qui étaient importées à prix d'or. Dans les années 20, de nombreuses obstacles entravaient la création d'une industrie indigène. Il n'y avait pas d'industrie de la fabrication d'instruments, et les industries de métallurgie non-ferreuse étaient incapables de produire les pièces nécessaires aux mécanismes horlogers.
Ainsi, le 30 décembre 1927, le Conseil du travail et de la défense publia un décret qui chargeait le Conseil suprême de l'économie populaire de créer des usines d'horlogerie à partir de zéro. Les usines devaient être conformes à celles de Suisse et des États-Unis et, dans cette optique, Bodrov, le directeur du Tokhmekh, prévoyait d'envoyer des ingénieurs à l'étranger pour faire rapport sur la production étrangère.
Pruss avec ses élèves
Le 20 mars 1928, Pruss adresse au Tokhmekh un programme de développement d'une industrie horlogère. Pruss propose la création d'ateliers d'assemblage basés en Union soviétique, que l'on équiperait progressivement, au fur et à mesure de la maîtrise des technique, d'équipements de pointes suisse et allemand. Le programme devait être financé par les bénéfices de la vente de montres, assemblées à partir de composants importés. Pruss faisait valoir que la création d'une fabrique horlogère maîtrisant la production de bout en bout nécessiterait plusieurs années, alors que le pays avait un besoin urgent de produits horloger, en particulier au Commissariat du peuple aux chemins de fer, le Narkomat.
Pruss prévoyait que «dans deux à trois ans, nous serons en plein essor avec une production complète de montres». Il proposait de réorganiser l'école d'horlogerie du Tochmekh, car il pensait que l'école existante était complètement inadéquate pour la préparation de horlogers qualifiés. Il a poursuivi: «si nous nous mettons immédiatement au travail, en août de la même année, nos produits seront prêts pour le consommateur». Pruss a également présenté un programme d'ateliers pouvant construire 500 montres par jour en employant 98 travailleurs.
Le programme de Pruss arrivait au moment où les autorités soviétiques examinaient un autre programme, celui établi par Mikhaïl Fedorovitch Izmalkov, alors ingénieur en chef de l'usine électromécanique de Moscou (MEMZ) qui s'occupait notamment de mécanismes horlogers. Fedorovitch avait été envoyé en Allemagne, ce même mois de mars 1928, pour étudier la production d'horloges et de réveils muraux. Le programme d'Izmalkov, à la différence de celui de Pruss, prévoyait la fabrication de montres soviétiques en acquérant des usines clés en main avec machines, modèles et outils.
Andraï Bodrov, directeur du Tokhmekh
Dans le cadre du lancement du premier plan quinquennal d'industrialisation à marche forcée, la direction du Tokhmekh adopta en avril 1928, l'approche d'Izmalkov et, en octobre 1928, elle forma une commission de 11 spécialistes chargés étudier l'achat des équipements nécessaires en occident. Pruss était membre de cette commission, avec Bodrov et Sarkine (du Tochmekh), le professeur Zavadsky, Pruss, Alexander Breytburt, Percy Dreyer, l'ingérneur en chef de la MEMZ, I.V. Sourine (ov) et quatre autres.
Je reviendrai sur les aventures de cette commissions. Il suffit de dire ici que les industriels européens ne se montraient pas intéressés d'aider l'URSS à créer son industrie horlogère. La commission se rendit alors aux USA où elle a visité environ 21 fabriques dont 8 fabriques horlogères. La commission constata que contrairement à la méthode de production européenne semi-artisanale, la production horlogère américaine était presque entièrement automatisée. Bodrov, qui dirigeait la commission, proposa d'acheter du matériel américain d'occasion, parce que confier du matériel neuf et coûteux à des travailleurs encore inexpérimenté. L'achat de matériel de pointe devait se faire avec l'élévation de la qualification des travailleurs. Pruss aurait préféré l'achat du matériel le plus moderne, mais c'est l'avis de Bodrov qui prévalu.
C'est ainsi que fut décidé l'achat, le 26 avril 1929, de deux fabriques horlogères en failllite : Dueber-Hampden et Ansonia Clock Co. Les Soviétiques, via Amtorg, achetères les brevets, machines, outils et stocks de pièces détachées de produits semi-finis. Les équipement de Dueber-Hampden permirent la fabrication de montre par la 1ère Fabrique de Montre d'Etat (bientôt Poljot) tandis que ceux d'Ansonia permirent la fabrication de réveil à la 2e Fabrique de Montres d'Etat (future Slava).
Enthousiaste et généreux,Vladimir-Wolf-Velvel-Volodia Pruss n'était pas qu'un bon horloger, un pédagogue passionné attaché à des enfants de rue, et un bon organisateur. C'était aussi un musicien amateur éclairé et passionné de théâtre, toujours entouré d'un cercle enthousiaste qui animait leur appartement communautaire de Moscou.
En 1937, il travaillait au 4e bureau du Commissariat de l'Industrie de la défense. Suite à un bref procès-spectacle en 1937, lors des purges de Staline, Pruss a été reconnu coupable d'espionnage et exécuté. Son fils ainé, qui était aussi professeur d'horlogerie, sera fusillé la même année.
Pruss a été réhabilité dans les années 50.
Sources:
http://riowang.blogspot.com/2016/01/times-and-timepieces-of-wolf-pruss-1.html
https://www.birthofsovietwatchmaking.com
http://www.mishpoha.org/o-zhurnale/zhurnal-mishpokha-39-2019/600-pruss-dmitrij-po-sledam-prussov-i-chernitskikh-v-gorodok
L'atelier de Pruss à Berne
Il ouvrit en 1915, sur le Gesellschaften à Berne, un atelier où il recevait souvent Lénine, revenu de sa déportation d'Autriche-Hongrie, et qui lui a été présenté par une connaissance. Lénine, en exil alors à Berne, rendait souvent visite à la famille Pruss, encore qu'il passait le plus clair de son temps à la bibliothèque de la ville. Etudiant en droit, Lénine gagnait sa vie en conseillant ses compagnons d'exil et Pruss lui demanda conseil. La compagne de Pruss l'avait rejoint en Suisse mais dans les cantons conservateurs du nord de la Suisse, où ils travaillaient, les propriétaires ne reconnaissaient pas leur mariage civil et refusaient de leur louer un logement. Il leur a judicieusement conseillé de déménager à Genève pendant un an, où les propriétaires étaient moins bigots, puis de revenir avec une lettre de recommandation du précédent propriétaire.
Fiche de lecture de Lénine à la bibliothèque de Berne
La famille Pruss décida finalement de rester à Genève. Outre ses activités horlogères, Wolf y a appris le métier d'éducateur dans l'Institut Jean-Jacques Rousseau. Fondé en 1912 selon le principe qu'un éducateur doit être formé scientifiquement et connaître l’enfant à travers les sciences humaines qui se développaient alors. L'Institut permettait non seulement aux éducateurs de s'orienter, de se documenter, de s'entraîner à la méthode scientifique, mais aussi de collaborer à la construction de la science. C'était donc aussi un centre de recherche, un centre d'information, et un centre de propagande en faveur du renouveau éducatif.
L'Institut a occupé une place importante dans la recherche en pédagogie et en psychologie de l'enfant. Parmi ses directeurs et ses animateurs ont figuré d'autres illustres penseurs de l'éducation tels que Jean Piaget, Pierre Bovet et Adolphe Ferrière.
Edouard Claparède, fondateur de l'Institut Jean-Jacques Rousseau pour les sciences del'éducation
Pruss rêvait de rentrer en Russie dès la chute de l'autocratie, mais ils n'étaient pas possible de monter dans les fameux wagons plombés parce qu'à ce moment là, sa femme était enceinte de leur quatrième enfant, et personne ne garantissait l'assistance médicale aux passagers pendant ce voyage long et incertain.
La famille Pruss croyait remettre ce départ de quelques mois seulement, mais la guerre civile allait le différer plusieurs années, et la famille Pruss était tenté de rester en Suisse. Durant ce temps, Pruss a bombardé Lénine, avec qui il entretenait d'étroites relations, de projets pour organiser une industrie horlogère en Russie et de conseils pour importer à bon marché des produit horlogers. Mais aucun de ces projets ne va alors aboutir.
Un américain établi à Genève, le frère d'Anna Louise Strong, a collecté des fonds pour sauver et éduquer enfants sans-abri de Russie. Pruss l'a aidé et, finalement en 1926, a signé pour un retour en Russie en tant que professeur professionnel. Pruss a acheté de ses propres denbiers un équipement horloger avec lequel il a monté une école professionnelle d'horlogerie avec l'aide de l'American Industrial Workshops Charitable Project et sous la tutelle du MONO, le Département de l'éducation de Moscou. Une forte proportion de ses élèves étaient des enfants des rues, dont beaucoup de jeunes filles.
Transcription du magazine «Ogonyok» ci-dessus, 19 février 1928 : Il n'y a pas de production horlogère en URSS. Les montres de fabrication française et suisse sont très chères. Certaines entreprises coopératives achètent de vieilles montres, les "rafraîchissent" puis les revendent, également à un prix assez élevé. Nous devons créer notre propre industrie horlogère. À Moscou, ce travail a été lancé par un spécialiste de pointe de la technologie horlogère, V. O. Pruss, qui a fuit la Russie tsariste en tant que "hors-la-loi politique", et qui a 20 ans d'expérience dans les meilleures usines suisses. Le camarade Pruss enseigne la fabrication et l'assemblage de montres à des enfants sans abri dans l'atelier central du système scolaire MONO. L'équipement et les matériaux pour l'atelier ont été apporté de Suisse par le camarade Pruss.
En septembre 1929, le Commissariat du peuple a transféré l'école de Pruss du MONO au Trust des Mécaniques de Précision, le Tokhmekh, c'est à dire de l'éducation à la production puisque le Tokhmeh avait principalement en charge la production horlogère (sur base des petits ateliers collectivisés à la révolution). Pruss a alors assumé le rôle de «consultant général » auprès du directeur de 1GCHZ. Mais l'atelier de formation de Pruss, s'il a formait de jeunes techniciens horlogers, n'avait qu'une production artisanale et le grand projet de Pruss était d'établir une industrie horlogère moderne en Russie soviétique. La population civile, les transports, l'industrie et l'armée manquaient de montres et d'horloges qui étaient importées à prix d'or. Dans les années 20, de nombreuses obstacles entravaient la création d'une industrie indigène. Il n'y avait pas d'industrie de la fabrication d'instruments, et les industries de métallurgie non-ferreuse étaient incapables de produire les pièces nécessaires aux mécanismes horlogers.
Ainsi, le 30 décembre 1927, le Conseil du travail et de la défense publia un décret qui chargeait le Conseil suprême de l'économie populaire de créer des usines d'horlogerie à partir de zéro. Les usines devaient être conformes à celles de Suisse et des États-Unis et, dans cette optique, Bodrov, le directeur du Tokhmekh, prévoyait d'envoyer des ingénieurs à l'étranger pour faire rapport sur la production étrangère.
Pruss avec ses élèves
Le 20 mars 1928, Pruss adresse au Tokhmekh un programme de développement d'une industrie horlogère. Pruss propose la création d'ateliers d'assemblage basés en Union soviétique, que l'on équiperait progressivement, au fur et à mesure de la maîtrise des technique, d'équipements de pointes suisse et allemand. Le programme devait être financé par les bénéfices de la vente de montres, assemblées à partir de composants importés. Pruss faisait valoir que la création d'une fabrique horlogère maîtrisant la production de bout en bout nécessiterait plusieurs années, alors que le pays avait un besoin urgent de produits horloger, en particulier au Commissariat du peuple aux chemins de fer, le Narkomat.
Pruss prévoyait que «dans deux à trois ans, nous serons en plein essor avec une production complète de montres». Il proposait de réorganiser l'école d'horlogerie du Tochmekh, car il pensait que l'école existante était complètement inadéquate pour la préparation de horlogers qualifiés. Il a poursuivi: «si nous nous mettons immédiatement au travail, en août de la même année, nos produits seront prêts pour le consommateur». Pruss a également présenté un programme d'ateliers pouvant construire 500 montres par jour en employant 98 travailleurs.
Le programme de Pruss arrivait au moment où les autorités soviétiques examinaient un autre programme, celui établi par Mikhaïl Fedorovitch Izmalkov, alors ingénieur en chef de l'usine électromécanique de Moscou (MEMZ) qui s'occupait notamment de mécanismes horlogers. Fedorovitch avait été envoyé en Allemagne, ce même mois de mars 1928, pour étudier la production d'horloges et de réveils muraux. Le programme d'Izmalkov, à la différence de celui de Pruss, prévoyait la fabrication de montres soviétiques en acquérant des usines clés en main avec machines, modèles et outils.
Andraï Bodrov, directeur du Tokhmekh
Dans le cadre du lancement du premier plan quinquennal d'industrialisation à marche forcée, la direction du Tokhmekh adopta en avril 1928, l'approche d'Izmalkov et, en octobre 1928, elle forma une commission de 11 spécialistes chargés étudier l'achat des équipements nécessaires en occident. Pruss était membre de cette commission, avec Bodrov et Sarkine (du Tochmekh), le professeur Zavadsky, Pruss, Alexander Breytburt, Percy Dreyer, l'ingérneur en chef de la MEMZ, I.V. Sourine (ov) et quatre autres.
Je reviendrai sur les aventures de cette commissions. Il suffit de dire ici que les industriels européens ne se montraient pas intéressés d'aider l'URSS à créer son industrie horlogère. La commission se rendit alors aux USA où elle a visité environ 21 fabriques dont 8 fabriques horlogères. La commission constata que contrairement à la méthode de production européenne semi-artisanale, la production horlogère américaine était presque entièrement automatisée. Bodrov, qui dirigeait la commission, proposa d'acheter du matériel américain d'occasion, parce que confier du matériel neuf et coûteux à des travailleurs encore inexpérimenté. L'achat de matériel de pointe devait se faire avec l'élévation de la qualification des travailleurs. Pruss aurait préféré l'achat du matériel le plus moderne, mais c'est l'avis de Bodrov qui prévalu.
C'est ainsi que fut décidé l'achat, le 26 avril 1929, de deux fabriques horlogères en failllite : Dueber-Hampden et Ansonia Clock Co. Les Soviétiques, via Amtorg, achetères les brevets, machines, outils et stocks de pièces détachées de produits semi-finis. Les équipement de Dueber-Hampden permirent la fabrication de montre par la 1ère Fabrique de Montre d'Etat (bientôt Poljot) tandis que ceux d'Ansonia permirent la fabrication de réveil à la 2e Fabrique de Montres d'Etat (future Slava).
Enthousiaste et généreux,Vladimir-Wolf-Velvel-Volodia Pruss n'était pas qu'un bon horloger, un pédagogue passionné attaché à des enfants de rue, et un bon organisateur. C'était aussi un musicien amateur éclairé et passionné de théâtre, toujours entouré d'un cercle enthousiaste qui animait leur appartement communautaire de Moscou.
En 1937, il travaillait au 4e bureau du Commissariat de l'Industrie de la défense. Suite à un bref procès-spectacle en 1937, lors des purges de Staline, Pruss a été reconnu coupable d'espionnage et exécuté. Son fils ainé, qui était aussi professeur d'horlogerie, sera fusillé la même année.
Pruss a été réhabilité dans les années 50.
Sources:
http://riowang.blogspot.com/2016/01/times-and-timepieces-of-wolf-pruss-1.html
https://www.birthofsovietwatchmaking.com
http://www.mishpoha.org/o-zhurnale/zhurnal-mishpokha-39-2019/600-pruss-dmitrij-po-sledam-prussov-i-chernitskikh-v-gorodok
Dernière édition par Hanoi le Mar 17 Mar 2020 - 22:07, édité 1 fois
Hanoi- Expert
- Messages : 3635
Date d'inscription : 20/03/2015
Age : 61
Localisation : Bruxelles
Re: Vladimir "Wolf" Pruss, pionnier de l'horlogerie soviétique (2e partie)
Bonjour Hanoi
Quelques petites coquilles relevées par ci par là :
- "Eudiant" à la place de "Etudiant"
- "louer une logement" à la place de "louer un logement"
idem
- "C'est ainsi que fut décidé l'achet", au lieu de "C'est ainsi que fut décidé l'achat, "
- failllitte au lieu de faillite
ici aussi
- "outils et stockes de pièces dértachées" à la place de "outils et stocks de pièces détachée"
Quelques petites coquilles relevées par ci par là :
- "Eudiant" à la place de "Etudiant"
- "louer une logement" à la place de "louer un logement"
Hanoi a écrit: Eudiant en droit, Lénine gagnait sa vie en conseillant ses compagnons d'exil et Pruss lui demanda conseil. La compagne de Pruss l'avait rejoint en Suisse mais dans les cantons conservateurs du nord de la Suisse, où ils travaillaient, les propriétaires ne reconnaissaient pas leur mariage civil et refusaient de leur louer une logement.
idem
- "C'est ainsi que fut décidé l'achet", au lieu de "C'est ainsi que fut décidé l'achat, "
- failllitte au lieu de faillite
hanoi a écrit:
C'est ainsi que fut décidé l'achet, le 26 avril 1929, de deux fabriques horlogères en failllitte : Dueber-Hampden et Ansonia Clock Co.
ici aussi
- "outils et stockes de pièces dértachées" à la place de "outils et stocks de pièces détachée"
lds- Kamarade
- Messages : 86
Date d'inscription : 28/03/2019
Re: Vladimir "Wolf" Pruss, pionnier de l'horlogerie soviétique (2e partie)
Une histoire d'antan, où le terme "pionnier" prend tout son sens.
(Les coquilles ne gâchent rien à la lecture. Si elles peuvent faire "tiquer", le sens des phrases ne s'égare pas et les yeux ne saignent pas. Il ne faut pas oublier qu'il s'agisse là d'un article écrit par un amateur passionné dans un but premier de partage et qui a sûrement été écrit dans un temps assez court).
(Les coquilles ne gâchent rien à la lecture. Si elles peuvent faire "tiquer", le sens des phrases ne s'égare pas et les yeux ne saignent pas. Il ne faut pas oublier qu'il s'agisse là d'un article écrit par un amateur passionné dans un but premier de partage et qui a sûrement été écrit dans un temps assez court).
marouse- Membre du Parti
- Messages : 671
Date d'inscription : 21/09/2019
Age : 44
Re: Vladimir "Wolf" Pruss, pionnier de l'horlogerie soviétique (2e partie)
Il me semblait avoir lu plusieurs post de Hanoï dans lesquels il indiquait qu'il désirait qu'on lui indique les erreurs dans ses textes. Désolé si j'ai commis un impair.
lds- Kamarade
- Messages : 86
Date d'inscription : 28/03/2019
Re: Vladimir "Wolf" Pruss, pionnier de l'horlogerie soviétique (2e partie)
Toutes les critiques sont bonnes à prendre, surtout si elles sont vraiment constructives...lds a écrit:Il me semblait avoir lu plusieurs post de Hanoï dans lesquels il indiquait qu'il désirait qu'on lui indique les erreurs dans ses textes. Désolé si j'ai commis un impair.
De même que la Charte du Forum indique par exemple "● Évitez le multi-postage, si nécessaire, vous pouvez modifier votre message précédent en cliquant sur le bouton "éditer". "...
Volgo- Administrateurs
- Messages : 13048
Date d'inscription : 14/09/2010
Localisation : IdF
Re: Vladimir "Wolf" Pruss, pionnier de l'horlogerie soviétique (2e partie)
Merci de vos appréciations.
Et en effet, je suis plutôt content que l'on me signale les fautes, omissions ou coquilles (soit dans le fil, soit en MP).
Cela permet d'améliorer l'article OP.
Et en effet, je suis plutôt content que l'on me signale les fautes, omissions ou coquilles (soit dans le fil, soit en MP).
Cela permet d'améliorer l'article OP.
Hanoi- Expert
- Messages : 3635
Date d'inscription : 20/03/2015
Age : 61
Localisation : Bruxelles
Re: Vladimir "Wolf" Pruss, pionnier de l'horlogerie soviétique (2e partie)
Merci pour cet article en deux parties Hanoï !
YanKristian- Administrateurs
- Messages : 1605
Date d'inscription : 06/08/2017
Sujets similaires
» Vladimir "Wolf" Pruss, pionnier de l'horlogerie soviétique (1ère partie)
» Réveil "Pionnier"
» "L’homme à l’horloge" de Vladimir Vorobiev
» Cérémonie d'Investiture du Président Vladimir Poutine
» Vladimir Poutine face à David Pujadas
» Réveil "Pionnier"
» "L’homme à l’horloge" de Vladimir Vorobiev
» Cérémonie d'Investiture du Président Vladimir Poutine
» Vladimir Poutine face à David Pujadas
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Mer 20 Nov 2024 - 19:21 par Steak
» Komandirskie 2414.A/341290 « 70 ans d’Octobre » avec dédicace
Mar 19 Nov 2024 - 9:10 par Christophe
» Raketa 2628.H « Goroda » avec dédicace gravée
Lun 18 Nov 2024 - 21:33 par Christophe
» Raketa UFO 2609.HA « 60 ans de l'URSS »
Dim 17 Nov 2024 - 22:46 par TIMH
» Komandirskie 2414A/291223 Zakaz
Dim 17 Nov 2024 - 15:04 par Hanoi
» La fantastique "Petit Prince" d'Anton Yaitsky
Ven 15 Nov 2024 - 21:25 par Steak
» Slava "Sadko" Réédition 2020
Jeu 14 Nov 2024 - 13:26 par Steak
» Raketa 24 heures world time "Kremlin" 2623.H
Jeu 14 Nov 2024 - 12:17 par Christophe
» Clôture des petites annonces ?
Mar 12 Nov 2024 - 11:11 par Semnos
» Présentation
Lun 11 Nov 2024 - 20:08 par Svoboda
» Montre de poche russe Lightning
Lun 11 Nov 2024 - 17:23 par Miota73
» Komandirskie Tchistopol 2234 1391045 (zakaz)
Lun 11 Nov 2024 - 11:37 par Admin
» Encyclopédie des montres et horloges soviétiques
Dim 10 Nov 2024 - 18:25 par Christophe
» Komandirskie 2414.A/341270 « Rising Star »
Sam 9 Nov 2024 - 22:01 par Klui
» Komandirskie "Parachutiste " zakaz
Jeu 7 Nov 2024 - 20:16 par Christophe
» Revue VOSTOK KOMANDIRSKIE Black Plastic Case
Mer 6 Nov 2024 - 9:25 par Hanoi
» [VENDS] Yema Navigraf
Mar 5 Nov 2024 - 20:57 par romuald21
» Vostok Noryl
Lun 4 Nov 2024 - 21:58 par Hanoi
» Raketa Millénium 76ème Armée de l'air- Export
Dim 3 Nov 2024 - 20:09 par Christophe
» Vostok « 1945-1995 » Président de la République du Tatarstan
Dim 3 Nov 2024 - 12:52 par Christophe