[Revue] Yema 2018 - Superman Héritage

Bonjour tout le monde.

Un des membres du forum avait deviné en avant-première l’une des dernières arrivées en ma possession … résultat d’un pot de départ et de collègues au fait de mes goûts en la matière depuis le temps.

Cette Yema modèle 2018 fait donc partie de la gamme Héritage, destinée à réinterpréter les modèles iconiques de cette maison pour ses 70 ans. Une seule montre pour diverses options : bracelet acier ou cuir, verre minéral ou saphir.


i. Réception et déballage

Rien de bien spécial à l’ouverture de l’écrin. Tout se trouve à l’intérieur d’un ensemble en cuir frappé au logo de la marque pensé comme un étui de transport simple et solide.
On y trouve, la carte de garantie, imprimée sur cuir, le numéro de poste ayant procédé au contrôle qualité, et un manuel propre à l’ensemble de la gamme. Et bien sûr … une montre … à même de briser la rétine et de décrocher la mâchoire pour mettre fin au suspense tout de suite !




ii. Le boitier et la couronne

Le choix effectué par Yema pour cette gamme Héritage est véritablement judicieux : conserver au maximum les dimensions des modèles originaux des années 1970’s. Si à l’époque Yema devait se démarquer du lot avec des boites et des ouvertures de cadran plus grandes que ce qui pouvait se faire ailleurs, aujourd'hui ces dimensions restent contenues et appréciables.

Pour cette Superman new-gen (dimensions mesurées) :
x Diamètre sans couronne : 39 mm
x Diamètre avec couronne : 42 mm
x Entrecorne : 19 mm
x Distance corne à corne : 48 mm
x Epaisseur : 12 mm (verre inclus)

En fait la boite a été retravaillée juste ce qu’il faut pour embarquer le calibre actuel. Avec une étanchité donnée pour 300m, elle gagne en épaisseur mais conserve toutes les dimensions des Superman originales. Des dimensions qui aujourd’hui apparaissent raisonnables dans la course à l'armement et en font une montre vraiment agréable à porter sur de petits poignets. Le fond est profondément gravé des armes de la maison horlogères, sans saillie gênante au poignet. L’ensemble de la boite avec ses cornes percées est en inox 316L poli : seule exception pour la tranche de la lunette qui est brossée. C’est bien fait et ça annonce clairement la couleur : pas de chichi, on est face à une vraie plongeuse utilitaire point. Le verre bombé est sublime et possède un arrondi rappelant les vieux plexis.



Le bloque lunette ne fait absolument pas cheap, mais rend parfois délicate l’opération pour trouver la position de remontage manuel à la couronne. Bon ça s’estompe avec l’habitude mais la tige de couronne manque d'un poil de longueur pour que le confort soit total. Fokker avait signalé a priori des défauts d’alignement de la lunette sur certains modèles. Celui-ci n’en souffre pas. Néanmoins, pourquoi avoir voulu mêler lunette à 120 clics unidirectionnelle ET ce bloque lunette. Les premiers modèles possédaient ces deux éléments ?



Le bracelet en acier à maillons pleins avec end-links plein également est incroyable. 5 vrais maillons et une alternance poli-brossé du plus bel effet. La boucle se paye en plus une extension de plongée, pas forcément évidente à manipuler mais bienvenue et renforçant le caractère utilitaire de la bête. Léger, fin, il est au top question confort.




iii. Le mécanisme

Oubliez le calibre développé en France (et produit en extrême Orient) sur les premières Yema après le rachat de la marque par le groupe Ambre. Ici Yema a fait le choix du solide, connu et reconnu : la Superman embarque un ETA 2824-2. Automatique, stop seconde, date, remontage et date rapide à la couronne. Sa fréquence importante offre une très belle fluidité à la trotteuse.

Le très gros point fort reste à mes yeux le réglage du calibre (effectué dans les ateliers français effectuant l’assemblage final). Un grand soin doit y être apporté. 30 jours de fonctionnement continu, port tous les jours sauf 5 jours où elle est restée posée à plat. Bilan : +24sec en 30 jours !! Expérience répétée et on tombe toujours dans les mêmes marges. Super classe !

Et pour finir : un calibre emboité certes, mais Yema ayant emboité de l’ETA dans certains modèles à sa grande époque … la justification « historique » est bel et bien évidente.


iv. Le cadran et les aiguilles



Tout est réussi, le design du cadran et des aiguilles reprend presque trait pour trait celui de la ref. 530016 à quelques différences près comme le Y stylisé, la trotteuse pelle présente sur d’autres références … Bref Yema réinterprète son héritage sans copier à l’identique un modèle particulier ce qui est toujours bienvenu pour ma part. Le luminova C3 fait bien son office et est franchement persistant. Les index et aiguilles couleur vanille sont sans défaut d’alignement et dans une teinte agréablement uniforme tant de jour que dans l’obscurité une fois le lume en action. Le cadran noir laqué est du plus bel effet. Les index s’étirant vers le centre à l’intérieur d’un chemin de fer blanc marquant les minutes limitent encore l’impression d’ouverture de cadran sur les petits poignets.




Bilan :

L’équilibre de cette montre est véritablement réussi, et Yema livre une belle réinterprétation de son passé avec une vraie pertinence en terme de choix de design ou de choix techniques. Une pure tool-watch sans concession avec un look immédiatement identifiable … On peut souhaiter à ce renouveau de la marque de belles choses si tout va dans ce sens.

Côté prix … il s’agit d’un cadeau mais les tarifs sont aisément visibles. Un seul vrai point noir : à ce tarif un bracelet était "offert" sur le site officiel … bracelet NATO perlon de qualité mais d’entrecorne 20mm, inadaptable à ce modèle alors que Yema propose des cuirs en 19mm. Impardonnable à mes yeux quand on vise cette gamme de prix : autant s’abstenir d’offrir un bracelet inadapté ... totalement frustrant et l'impression de sérieux en prend un vilain coup.

Enfin la gamme de prix est équivalente à une Raketa Avtomat Amphibia. Côte à côte la comparaison va pour ma part nettement en faveur de la russe, véritable montre de manufacture qui plus est : que ce soit sur le traitement des surfaces, le design (purement subjectif), ou la maitrise technique de la maison horlogère. Mais à aucun moment la française ne parait pourtant avoir un tarif exagéré une fois en main. Elle s’offre le luxe d’une véritable attention dans le réglage fin d’un calibre sérieusement éprouvé. Deux vraies tool-watches prêtes à endurer, deux visions de la plongée, deux histoires, le même plaisir au poignet !

Merci
Encore une belle revue detaillee et joliment illustree qui met l'eau a la bouche !

Merci pour cette revue
Elle est vraiment sublime
Encore félicitations

Effectivement ça donne envie....

Jolie Superman